En compagnie de Thierry et Thierry

Thierry S. et Thierry B.

Ça fait déjà un bon moment que je veux parcourir la Patagonia et le Brésil. Alors, pourquoi est-ce que je parcoure les routes de la Bolivie et du Pérou ? Tout simplement; pour faire un bout de chemin avec mon ami Thierry et un de ses amis qui se nomme également Thierry. Les deux Thierry sont originaires de France et sont de grands amateurs de motos.

Les deux Thierry ont loué de petites motos à Huanuco, une ville à environ 1000 km de route de notre point de rencontre. À leur arrivée, les deux comparses ont enfilé ce millier de kilomètres en 3 jours et de mon côté les derniers mois ont été planifiés afin de pouvoir les rencontrer au Pérou.

Le but de notre séjour ensemble n'est pas de visiter des lieux touristiques, mais bien de parcourir des routes de terres et avoir du plaisir à conduire nos motos. J'ai préparé un trajet à travers le Pérou et la Bolivie afin de profiter des paysages de montagnes magnifiques qu'il est possible de voir dans ces deux pays. Nous avons parcouru un peu plus de 4000 km ensemble et nous avons principalement dormi en tente.

Une mine d'or

La mine que nous avons visitée. Les cabanes au loin appartiennent à une autre concession.

En route sur des chemins de hautes montagnes, nous avons fait un arrêt improvisé à cette mine d'or 'artisanale' situé à près de 4300 mètres d'altitude. C'est une mine parmi plusieurs dans cette zone montagneuse.

Plusieurs petits groupes de mineurs possèdent une concession d'où ils extirpent du minerai contenant probablement de l'or. Ce minerai est ensaché puis transporté sur la côte péruvienne pour y être traité. C'est un travail difficile dans des conditions très rudimentaires. Les mineurs dorment dans des camps de fortune et la nuit la température baisse sous zéro à cette altitude.

Le système de poulie à moteur sert à remonter le minerai qui sera par la suite ensaché. Sur la photo de droite, on voit le trou d'où provient le minerai. Ce qui est impressionnant est le fait qu'il y a un mineur dans ce trou très étroit. Il peut travailler à des profondeurs allant jusqu'à 40 mètres. Il travaille avec un marteau-piqueur fonctionnant avec de l'air comprimé généré par un compresseur se trouvant à l'extérieur de la tente.

Plusieurs concessions sont exploitées dans cette région; tous semblent être très artisanaux et rudimentaires.

Sur ces routes de montagnes, le ravitaillement se fait souvent à partir de ces 'stations d'essence'.

Pratiquement chaque village a une ou deux familles qui offrent de l'essence ou du diésel à partir de bidons. Évidemment, c'est plus cher qu'aux stations officielles, mais ça évite des détours parfois très longs.

Dès la deuxième journée de notre voyage, nous avons eu quelques problèmes avec l'altitude. Je dois faire un mea culpa ici parce que j'ai choisi des chemins en très hautes altitudes. Je pensais que pendant les 3 premiers jours de leurs arrivées les deux Thierry s'adapteraient à l'altitude, car ils ont commencé leur périple à Huanuco (1800 mètres) et ils ont parcouru des routes à des altitudes variant entre 2000 et 4000 mètres environ.

La veille, nous avons fait un camping sauvage à près de 4000 mètres d'altitude et tout s'est bien passé. Par contre, après le village d'Antabamaba, nous avons commencé à grimper sur une route qui devait nous mener à un plateau à près de 5000 mètres. C'était un peu trop.

Thierry B. a commencé à avoir de la difficulté à respirer et nous avons rebroussé chemin pour revenir à Antabamba situé à 3630 mètres. Comble de malchance, sur le retour, Thierry a aussi eu une crevaison de son pneu avant. J'ai utilisé ma pompe pour regonfler son pneu toutes les 10-15 minutes jusqu'à ce qu'on redescende assez pour que Thierry se sente mieux. Alors, nous avons réparé la crevaison.

De retour à Antabamba, nous avons décidé de prendre une journée de repos pour laisser le temps aux deux Thierry de s'adapter à l'altitude et j'ai changé l'itinéraire afin de contourner les plateaux à près de 5000 mètres.

L'église-forteresse d'Antabamba.

En soirée, je vois des gens danser dans les rues. On dirait qu'une fiesta se prépare.

Parfois, un voyage nous réserve de belles surprises et le hasard ou les circonstances font qu'on découvre un endroit ou un évènement fort intéressant. La veille, Thierry se sent mal et nous rebroussons chemin pour un peu de repos. Le lendemain, nous apprenons qu'il y a une fête au village.

Cette fête n'est rien de moins qu'un spectacle de tauromachie péruvienne. Je ne savais même pas qu'il était possible de voir une corrida au Pérou. L'influence espagnole ne peut pas se faire sentir plus fortement que lorsqu'on assiste à un spectacle de toréadors.

En début de journée, tous les groupes/familles/villages affichent fièrement leurs couleurs dans une parade dansante. Ensuite, ce sont les toréadors qui offrent un beau spectacle dans l'arène. Ici, les taureaux ne sont pas maltraités ou blessés d'aucune façon. Certains ne sont pas très agressifs, mais parfois ils effectuent de bonnes charges vers les jeunes toréadors.