Réserve nationale de Paracas
La première fois que je suis passé par le village d'El Chaco, porte d'entrée de la réserve nationale de Paracas, j'ai vu beaucoup trop de touristes à mon goût et cela m'a carrément dégoûté. Je pensais que ça ne valait pas la peine de visiter la réserve alors, j'ai continué ma route vers le Cañon de los Perdidos tel que vu dans l'article précédent.
Après mon premier essai pour trouver le canyon, j'ai aussi essayé d'entrer dans la réserve par le sud. Comme vous allez le constater en voyant les photos, j'ai eu peur de la route en arrivant sur la côte. J'ai donc rebroussé chemin pour me diriger vers Nazca.
Après ma semaine à Nazca, à visiter les vestiges d'anciennes cultures et à survoler les superbes lignes de Nazca, j'ai commencé à avoir des regrets. Je décidai donc de rebrousser chemin et de visiter la réserve de Paracas. En chemin, j'effectue un deuxième essai afin de trouver le Cañon de los Perdidos et je réussis à le trouver. Ensuite, je reviens à El Chaco et je m'y installe avant une première visite dans la réserve.
Tout ce va-et-vient entre la réserve, le Cañon de los Perdidos et Nazca m'ont obligé à faire presque 900 kilomètres additionnels. La prochaine fois que je passe dans un lieu que je ne suis pas certain d'aimer, je vais le visiter quand même. Je n'aurais pas besoin de rebrousser chemin en raison de regrets...
Mais d'abord, voici quelques photos de ma première tentative d'entrer dans la réserve (juste après ma première tentative d'aller au Cañon de los Perdidos).
Isolé en plein milieu du désert, je ne sais pas dans quel domaine cette petite entreprise travaille. Autour de ces édifices, il semble y avoir des dizaines de kilomètres de sable dans toutes les directions. Que font-ils? Ça ressemble à de vastes serres?
Si je la contourne vers la gauche, cela signifie une centaine de mètres hors route et je ne veux pas caler la moto dans le sable.
Village d'El Chaco (Paracas)
La village d'El Chaco, aussi connue sous le nom de Paracas, n'est pas très intéressante en soi. Cette photo résume bien le village; une promenade en face du port avec de nombreux restaurants et boutiques de souvenirs à des prix de touristes.
Par contre, ce qui est vraiment beau, ce sont tous les bateaux de pêche ancrés dans la baie.
Islas Ballestas - Réserve nationale de Paracas
En route vers les îles
Le tour en bateau est quand même assez long puisqu'il dure 2 heures environ; 35 min aller, 50 min pour explorer les îles, et 35 min au retour.
Dire qu'une semaine auparavant, j'avais décidé de ne pas visiter la réserve. Finalement, j'ai tout simplement adoré mon tour de bateau aux îles Ballestas. Oui, c'est bondé de touristes, mais c'est parce que c'est un site spectaculaire.
Seulement quelques minutes après avoir quitté le port, nous avons la chance d'apercevoir ces dauphins. Quelle chance!
Le géoglyphe Candelabra (le chandelier) est situé à la sortie de la baie. Il mesure 100 mètres de haut sur 50 de large.
Les origines de ce glyphe demeurent un mystère. Certains pensent qu'il est relié aux lignes de Nazca, tandis qu'une autre théorie veut qu'il ait servi d'aide à la navigation.
Les îles Ballestas
Les îles Ballestas sont souvent surnommées les 'Galapagos pour les pauvres' en raison de la richesse de sa faune.
Je n'ai jamais vu les Galapagos, alors je ne peux pas comparer, mais c'est vrai que la faune est vraiment abondante, particulièrement les oiseaux.
Des îles bondées d'oiseaux, cela veut aussi dire un terrain couvert de guano (excréments des oiseaux). De toutes les guerres bizarres dans l'histoire de l'humanité, une guerre pour de la 'merde' est certainement une des plus étranges.
Dans le monde de l'agriculture, les gens ont vite découvert que le guano est une matière fertilisante très riche. En effet, le guano serait jusqu'à 30 fois plus efficace que la bouse de vache pour fertiliser les champs. Ce n'est pas surprenant de constater que cette matière première valait une fortune, au point de déclencher une guerre.
En 1864, l'Espagne envahit une des îles (alors contrôlés par le Péru indépendant) afin de prendre le contrôle de la production de guano. Il s'en suivit une guerre navale impliquant le Pérou, l'Espagne et même le Chili. Le Pérou reprit le contrôle des îles après plusieurs mois de guerre, en 1866.
De nos jours, seuls les scientifiques sont admis sur les îles. Il est bon de noter que les fertilisants chimiques ont mis fin à l'exploitation du guano.
Réserve nationale de Paracas
Je suis de retour sur la terre ferme, et je prends quelques jours pour explorer la portion terrestre de la réserve.
Comme bien des gens, j'ai lu un bon nombre de commentaires négatifs à propos de la réserve. Plusieurs disent que ça ne vaut pas la peine et que c'est trop développé et touristique. À l'entrée, un employé nous donne un petit pamphlet en nous recommandant de rester sur la route suggérée. Or, si vous ne faites que ce trajet, c'est vrai que vous allez être déçu.
J'ai regardé attentivement le règlement sur le pamphlet et sur le panneau à l'entrée du parc et rien n'indique qu'il est interdit d'aller à d'autres endroits dans la réserve. Notez que je n'ai pas fait de hors-route, je n'ai suivi que des sentiers utilisés par les pêcheurs qui s'adonnent à leur activité sur une base presque quotidienne. Les chemins suggérés ne couvrent que 20-30% de la route que j'ai faite.
Finalement, la réserve a été un de mes endroits préférés sur toute la côte du Pérou. Les paysages sont fantastiques autant sur la portion maritime que sur la portion terrestre.
Ce pêcheur vit seul dans une petite hutte sur le haut de la falaise.
Lorsqu'il veut aller pêcher, il doit utiliser la corde pour descendre la falaise de 20-30 mètres afin d'arriver à la plage. Quel travail!
On peut apercevoir trois personnes en bas de la falaise. En haut, il y a une petite moto de cylindrée 125.
Je n'arrive pas à voir la corde les aidant à escalader la paroi.
Où je suis en ce moment, personne ne vient.
Un autre terrain de camping à quelques kilomètres de la côte.
Pourquoi ne pas dormir sur la plage? Partout au Pérou, les vents soufflent très fort sur la côte en fin de journée et en début de soirée. Souvent trop fort pour installer une tente.