Route des lagunes
Jour 1
Nous voici en Bolivie, dans la réserve nationale de faune andine Eduardo Avaroa. Caroline et moi venons de commencer la fameuse Ruta de las Lagunas (la route des lagunes). L'altitude oscille autour de 4000-4500 mètres accompagnés de paysages fantastiques, mais aussi de routes horribles.
En fait, il y a plusieurs routes parallèles tracées par les 4x4 s'amusant à faire du hors piste ou bien fatigué de rouler sur de la planche à laver. Le défi consiste à trouver la bonne afin de minimiser les inconvénients à moto. Les 4x4 recherchent les routes nouvelles où il y a moins de planches à laver, mais, en contrepartie, ces routes sont très sablonneuses. Pour une moto, c'est le contraire, nous avons préféré les routes mieux tapées, même si parfois, nous en avions plus que marre de rouler sur une route cahoteuse.
Mais parfois, on ne choisit pas toujours le bon chemin...
À la fin de la première journée, nous avons dormi aux sources thermales de Polques. Il y a deux sites situés à quelques kilomètres l'un de l'autre. Le premier est très touristique et aménagé avec des huttes pour se changer. Le deuxième, celui que nous avons choisi, ne consiste qu'en un grand bassin de type " infinity pool ". Apparemment, il est un peu moins chaud que le site plus commercial, mais à choisir entre un site avec une dizaine de tours et des dizaines de personnes et un site où nous étions seuls, le choix est facile.
L'après-midi, quand nous sommes arrivés, nous avons profité d'un bon bain dans la paix et le silence, accompagné des flamants qui vaguaient à leur occupation habituelle, c'est à dire, se nourrir sans arrêt. Nous avons dormi à deux pas de la piscine et nous avions une vue spectaculaire sur la lagune.
Le lendemain, nous avons également pu profiter de la source chaude pendant un bon moment, avant que quelques guides sans clients ne s'y arrêtent pour prendre un bain.
Jour 2
Sol de Mañana
Sol de Mañana est une zone d'activité géothermale à une altitude de 4850 mètres. Il y a plusieurs bassins de boue bouillante et fumerolles. L'air est imprégné de vapeurs avec des odeurs de soufre.
Laguna Colorada
Route difficile
Pendant un moment, cette piste semblait facile, mais après un ou deux kilomètres, elle s'est transformée en une piste infernale. Oui, il y a eu quelques chutes et de nombreuses peurs.
Caroline a même eu le pied coincé sous sa moto après une chute et j'ai dû faire un sprint jusqu'à elle pour l'aider à s'extirper de son pétrin. Ouais, un sprint à 4500 mètres, ça ressemble plus à une marche au ralenti et j'avais l'impression que mon coeur allait exploser. Mais, nous nous en sommes sorti indemnes.
Une fois coincés sur cette piste, nous avons eu du mal à en sortir. Remarquez, sur la photo ci-dessous, que la piste est flanquée de bordures de sable assez hautes. Oui, oui, juste 20-30 centimètres environ, mais franchir un tel obstacle avec des motos de 170 kg (celle de Caro) où 200 kg (la mienne), c'est loin d'être facile.
Comme nous ne pouvions plus continuer sur cette piste, nous avons décidé d'en sortir. Nous avons réussi à sortir la moto de Caroline pendant que je la poussais, mais le contraire a été plus difficile. Je me suis calé dans le sable et j'ai dû enlever tout mon équipement. Vous me direz que ce n'était pas si compliqué, mais je vous rappelle qu'à 4500 mètres tous les efforts sont beaucoup plus difficiles en raison de la haute altitude.
Arbol de Piedra
Finalement, après cette éprouvante journée, nous sommes arrivés fatigués à l'Arbol de Piedra (l'arbre de pierre) où des travailleurs nous ont offert de dormir dans un édifice qu'ils construisaient. Les problèmes n'étaient pas terminés, car même partiellement à l'abri, les tentes ont été difficiles à monter en raison du vent.
J'ai été témoin de la colère de Caroline contre le désert, la poussière et le vent. Une colère que j'ai partagée, mais plus calmement. En rétrospective, ce fut une journée très mémorable pour ces épreuves et aussi pour la beauté et la dureté de cet environnement.
Jour 3
La dernière journée sur la route des lagunes fut très plaisante. La route de sable avait laissé sa place à une route cahoteuse de grosses pierres. Ce genre de route est un calvaire pour les 4x4, mais un plaisir à faire en moto.